Rennes tombe sur plus expérimenté

Les Rennaises ont eu du mal à contenir Jennifer Vignola (Alençon), 27 points.

Nathalie Douley

N2F. Alençon - Avenir de Rennes : 72-64. Les Rennaises ont tenu la dragée haute au leader mais se sont écroulées en fin de partie.

Fermée. Verrouillée. Cadenassée. Cette rencontre au sommet entre les premières de cordée et leurs dauphines, dans la bonbonnière Louvrier, a été un match haletant, tendu où le jeu fut sacrifié sur l’autel de l’enjeu. Les défenses prenant le pas sur les attaques.

Entre les deux attaques les plus prolifiques au coup d’envoi, le duel fut acharné défensivement, comme en témoigne le nombre de fautes sifflées (50). Et c’est l’adresse sur la ligne des lancers-francs qui a fait la différence entre deux formations aux styles de jeu opposés (placé pour Alençon et rythmé pour Rennes), mais sur la même longueur d’onde quant à la débauche d’énergie à fournir pour faire déjouer l’adversaire. Dans le « money-time », les locales firent jouer leur expérience, alors que la jeunesse bretilienne s’écroulait après être revenue à deux points (59-57, 35’).

« Cela n’a pas été facile. On savait que cela allait être compliqué et il n’y a pas eu de surprise, donc. La manière n’y était pas, mais il fallait gagner ce genre de match. C’est fait. On peut être satisfait », relatait Franck Hamon, le directeur sportif ornais. De son côté, Agnès Fébrissy, l’entraîneure rennaise, regrettait la fébrilité de sa troupe : « On débute mal le match. On ne se met pas en confiance et on ne passe pas devant. On n’a pas joué à notre rythme en ne réussissant pas à emballer le match. Mais je ne suis pas mécontente car mon équipe est jeune. »

Avec ce succès, les Ornaises réalisent une belle opération comptable, confortent leur fauteuil de leader mais aussi s’octroient un avantage significatif mais pas décisif sur de potentielles rivales pour la phase finale. Une opposition dessinant les contours de l’avenir des deux formations : clair côté normand, clair teinté côté breton.

Fébrissy : « On travaille sur le long terme »

Les jeunes Rennaises (en blanc) ont donné du fil à retordre aux Ornaises.

Nathalie Douley

N2F. Alençon - Avenir Rennes : 72-64. Ayant plus que rivalisé avec les Alençonnaises, les Rennaises ont flanché dans les moments importants.

Sous pression et en toute décontraction. Poing rageur et cri du cœur. En décochant une banderille au-delà de l’arc de cercle, la Lituanienne Povilionyte scellait définitivement le sort, jusque-là indécis, de la rencontre au sommet entre Alençon et Rennes (66-60, 37’).

Un tir primé qui assommait définitivement les Bretilliennes. Et, pourtant sur la possession précédente, Soulard, après avoir fait le plus difficile, loupait le facile. Excès de confiance, manque de lucidité ?

Toujours est-il que ces deux actions résument parfaitement la rencontre. Entre deux formations, proches l’une de l’autre, ayant bien préparé leur affaire, la gestion émotionnelle d’une rencontre à enjeu tient une part prépondérante dans le résultat final.

« On n’a pas joué à notre rythme »

Et mieux vaut être présent d’entrée que de montrer des signes de fébrilité. C’est ce qui a peut-être empêché les Bretonnes de réaliser le « coup ». « On débute mal le match. On avait peur. On ne se met pas en confiance et on ne passe pas devant », pestait Agnès Febrissy, à l’issue de la rencontre.

Un sentiment de « malaise » renforcé par une incapacité à poser sa patte sur la rencontre : « On n’a pas joué à notre rythme en ne réussissant pas à emballer le match. Nous n’avons pas pesé. Après, c’est un match à l’extérieur, où nous ne sommes pas forcément à l’aise. »

Le corollaire de cet état s’est matérialisé sur la ligne de vérité (lancers francs) où la maladresse des coéquipières de Lerouge a été confondante tandis que le taux de réussite de leurs adversaires dans ce même exercice frôlait la perfection.

Vignola, Matanga et Dimithe, des joueuses d’expérience (tiens, tiens), n’avaient pas les mains tremblantes au moment d’exécuter les sentences. Très importantes dans le décompte final d’un match aussi intense et serré. « Nous avons été trop maladroites techniquement surtout sur la ligne des lancers francs », soufflait la coach.

Malgré tout, les coéquipières de Lerouge ont regardé leurs adversaires droit dans les yeux et ont affiché du caractère pour refaire surface alors que leur embarcation tanguait (40-26, 19’ à 46-44, 28’). Une grosse satisfaction mais aussi l’assurance de continuer à évoluer en haute altitude. « Malgré le résultat, je ne suis pas mécontente. Mon équipe est jeune et on va continuer à progresser. On travaille sur le long terme », terminait la tacticienne rennaise.

ALENÇON - RENNES AVENIR : 72-64

(21-17, 19-12, 13-19, 19-16).

Arbitres : Mlle Bissingou et M. Corentin.

ALENÇON : Vignola 27, Young 3, Matanga 7, Dimithe 16, Catherine, Baudet 4, Povilionyte 12, Bodiguel 2, Legris. Entraîneur : Fayssal Rhennam.

AVENIR RENNES : Brisson 9, Frammery 15, Soulard 15, Fébrissy 2, Tireau 4, Messager 3, Le Métayer 2, Lerouge 10, Touré 4. Entraîneur : Agnès Fébrissy.